Son histoire
La spiruline, une algue ?
Elle est souvent apparentée à une microalgue, mais c’est plus précisément une cyanobactérie.
Elles étaient anciennement appelées algues bleues car ces microorganismes possèdent un pigment photosynthétique secondaire bleu, la phycocyanine, en plus de la chlorophylle (pigment photosynthétique vert).
Il y a plus de 3,5 milliards d’années, environ 1500 espèces de cyanobactéries sont apparues sur Terre.
Les cyanobactéries sont capables de photosynthèse, elles captent le dioxyde de carbone dans l’air pour le transformer en oxygène. Ce mécanisme serait ainsi à l’origine de l’apparition de la vie sur Terre grâce à la formation d’une atmosphère respirable.
Une fois l’atmosphère formée, le vivant (végétaux, animaux, Hommes…) a pu se développer et se complexifier au fil du temps. La spiruline se trouve donc à la frontière de la vie bactérienne et de la vie végétale : elle réalise la photosynthèse comme les végétaux mais ne grandit pas, elle se multiplie comme les bactéries.
Née il y a plusieurs milliards d’années dans l’océan primitif (dont la composition était différente de celle d’aujourd’hui), la spiruline s’est ensuite développée dans des lacs alcalins ou volcaniques de régions tropicales, concentrés en sels minéraux (Amérique centrale, Afrique, Asie du sud…).
Son milieu naturel se situe dans des eaux saumâtres, avec une salinité plus élevée que l’eau douce, et moins que l’eau de Mer.
Au XV ème siècle, la tribu des Aztèques (peuple Mexicain) et celle des Kanembous (peuple Tchadien) sont les premiers Hommes à s’y intéresser et à en consommer. Les Mayas la cultivaient également dans le Yucatan.
Les scientifiques occidentaux se sont interrogés de voir ces peuples autochtones ne souffrant d’aucune malnutrition, contrairement à d’autres peuplades de ces pays ou de pays voisins. Même durant les fortes périodes de sécheresse, ils ne montraient aucun signe particulier d’anémie.
C’est dans les années 1960 que tout s’accélère lorsque Jean Léonard, un botaniste Belge, parcourt les marchés indigènes du Tchad à la recherche de produits végétaux. Sa curiosité est frappée par une tribu autochtone proche d’un lac… Les femmes récoltaient à la surface du lac une couche épaisse verte. Elles la faisaient sécher dans le sable, pour ensuite la consommer sous formes de galettes vertes bleuâtres. Elles en commercialisaient également sur les marchés locaux. Il en achète et fait analyser la denrée : la spiruline.
Un trésor de protéines, vitamines, minéraux et anti-oxydants, elle est qualifiée par ces tribus « d’Or vert ».
A cette même époque, une société exploitait les eaux alcalines souterraines du lac Texcoco (emplacement actuel de la ville de Mexico) pour l’extraction du carbonate de sodium, mais le travail était de plus en plus perturbé par une minuscule « algue ». Ils ont rapidement découvert qu’il s’agissait de la spiruline. Après identification, et étant donné sa richesse inégalée, la société « Sosa Texcoco » se mit à en récolter : c’est la première culture commerciale de spiruline au monde.
Aujourd’hui, la diffusion d’un savoir-faire permet l’installation de fermes en France et à travers le monde pour cet aliment trop peu connu, qui pourrait être une réponse pourtant évidente aux problèmes actuels mondiaux d’écologie et de santé publique.
En France, le travail du producteur va être d’installer son exploitation en essayant de retrouver les conditions de ces régions d’origine. La production va donc être saisonnière, et se faire sous serre dans des bassins de faibles hauteurs d’eau (pour une concentration plus importante et une meilleure captivation de l’énergie solaire). La spiruline a besoin d’une eau comprise entre 35° et 38° pour une croissance optimale.
La France est aujourd’hui un pays très avancé et développé à la culture de spiruline.
Certains pionniers ont permis cela à la fin du 20 ème siècle :
Mr Jean Paul JOURDAN, chimiste français qui a longuement contribué au développement de la spiruline, et qui a publié en libre de droit sur internet cet ouvrage sur la culture :
En 1968, l’Américain Ripley Fox, scientifique et docteur en microbiologie installé en France, décide de faire de la spiruline un outil de la politique humanitaire. Il en étudie la culture dans son laboratoire et met au point, avec son voisin et ami proche Mr Jourdan, des moyens simples et bons marchés pour la cultiver dans les pays en voie de développement. Il fonde en 1971 « l’Association pour Combattre la Malnutrition par l’Algoculture » (ACMA). Voici quelques-uns de ses ouvrages :